THÉRAPIE DE COUPLE
Mon accompagnement du couple est intégratif et utilise les diverses méthodes explicitées précédemment. Le symbolisme et le psychocorporel s’imbriquent et permettent au couple de cheminer entre prises de conscience et expression des besoins de chacun au sein du couple.
Une vision systémique du couple vient nécessairement s’ajouter à ces méthodes.
En effet, il n’est aujourd’hui pas facile de reconnaître un couple à partir d’attributs extérieurs observables par tous. Les fiançailles qui annonçaient la formation du couple représentent pour la plupart un rite désuet. Le mariage lui-même, civil ou religieux, n’est plus une obligation. La cohabitation ne paraît pas toujours être une condition requise.
Vu cette carence d’attributs extérieurs, comment se fait-il que nous tenions encore pour réelle l’existence de couples, que nous désirions former des couples, que nous nous plaignions de la fragilité des couples, que nous regrettions peut-être la disparition du couple que nous avions constitué ?
La réponse est probablement que les attributs les plus importants d’un couple ne sont pas ceux conférés par la symbolique traditionnelle (fiançailles, mariage, port d’alliances), mais d’autres caractéristiques qu’il possédait déjà auparavant, mais qui plus discrètes, n’ont qu’une représentation indirecte à travers les comportements qui les signifient.
Il y a tout d’abord deux individus qui découvrent avoir l’un pour l’autre une affinité sélective, qui les invitent à entrer dans une relation durable. Les partenaires se sentent responsables de l’introduction d’un couple comme donnée nouvelle qui va modifier leur vie et celle de leur entourage. Un des critères essentiels est donc la croyance des partenaires dans l’existence d’un lien spécifique, réel et durable entre eux.
Autrement dit, deux personnes commencent à se raconter un couple et ce récit de couple les raconte en retour. Ce récit introduit un élément nouveau, un couple, comme « tiers » dans leurs vies auquel ils vont se référer implicitement dans leurs dires et leurs comportements, que le conjoint soit présent ou non. La relation de couple possède donc une dimension transcendantale qui est une de ces caractéristiques essentielles (Caillé, 1991-1993).
Cette nouvelle dimension fait apparaître un système à deux dont les autres sont exclus. Il y a le couple et les autres : enfants, parents, amis.
Le couple d’aujourd’hui semble donc dépendre entièrement de sa propre conviction de l’existence d’un couple, d’un phénomène de nature transcendantale, donc indiscernable pour les autres et impossible à circonscrire avec des mots (Caillé, 1999). Si l’absence de contrôle social semble rendre le couple plus authentique, elle le rend aussi plus fragile et enclin au doute.
La vision systémique du couple, à savoir, le fait que le couple constitue un système à part entière venant s’ajouter aux systèmes propres à chacun des partenaires, permet de considérer le couple dans toute sa dynamique et de donner une grande richesse aux représentations de celui-ci.
En prenant conscience des relations existantes entre chacun des partenaires et le « système couple », chacun peut cheminer entre expression de ses besoins et prises de conscience, afin de savoir, si ce couple peut évoluer et surmonter certains défis, ou si l’évolution de chacun des partenaires rend impossible la conservation du couple. Ce qui est indéniable et qui subsistera quel que soit le choix des partenaires, c’est que chaque aventure de couple est une opportunité pour mieux se connaître et par conséquent évoluer.